Le groupe Camelot perd à la course à la licence contre le tchèque Sazka. À partir de 2024, ce dernier sera donc le nouvel opérateur de la loterie nationale anglaise sur une période de 10 ans. La société gagnante a pris le nom plus anglicisé d’Allwyn pour l’occasion.
L’United Kingdom Gambling Commission (UKGC) a publié cette décision le 15 mars. L’annonce du succès d’Allwyn, le plus grand opérateur de loterie d’Europe, a été accompagnée de certains détails.
Un résultat serré et contesté
Le Gambling Commission a admis que l’ensemble des soumissionnaires remplissaient parfaitement les critères attendus de la part d’un futur opérateur. Selon le régulateur, un nombre important de compagnies ont soumis leur candidature pour s’arroger la quatrième licence. À part Allwyn, Sisal Spa, The New Lottery Company Ltd. et Camelot UK Lotteries Ltd. ont concouru.
Concernant les suspicions de relations existantes entre Allwyn et le géant russe Gazprom, l’UKGC apporté des explications. De fait, il a affirmé qu’aucun des postulants n’est financé par des « entités sanctionnées » dans le cadre du conflit ukrainien.
« La sélection d’Allwyn en tant que premier candidat fait suite à une compétition équitable, ouverte et solide, qui a opposé quatre prétendants au stade final », indique le régulateur.
Une longue procédure
À partir de la date de l’annonce, les autres soumissionnaires auront au moins 10 jours pour demander plus de détails sur le résultat de la sélection et le contester. Cette période arrive presque à son terme. Toutefois, aucun rebondissement ne s’est produit jusqu’à maintenant. Lorsque cette phase prendra fin, la transition de 22 mois commencera entre les 2 parties.
D’un autre côté, UKGC a nommé le sortant Camelot comme opérateur de réserve. Si jamais Allwyn n’arrive pas à venir à bout de sa candidature, Camelot prendra la relève. À noter que ce dernier gère la National Lottery depuis 1994. Il a toujours réussi à s’arroger les licences à chaque renouvellement.
La licence fait peau neuve
L’UKGC a également fait part de certains changements par rapport aux termes de la licence. La précédente, la troisième, a cours depuis 2009. Selon l’entité régulatrice, la quatrième licence, sous laquelle opérera Allwyn, doit prendre en compte l’évolution de la société. Ce document de référence doit continuer à être pertinent et apporter sa contribution aux bonnes œuvres soutenues par la National Lottery.
D’entrée de jeu, l’autorité de régulation britannique prône la flexibilité. Allwyn pourra donc adapter plus facilement ses offres aux transformations technologiques. Une charte claire encourage un engagement plus fort avec les détaillants.
De plus, une politique du résultat contraindra Allwyn à remplir toutes ses obligations. À travers cette licence, la police des jeux espère également instaurer une plus grande redevance pour les causes sociétales.
Ce qui attend Allwyn
S’il finalise la procédure, il sera attendu d’Allwyn qu’il stimule la croissance de la National Lottery. Le Gambling Commission table notamment sur une participation plus effective à soutenir financièrement la « bonne cause ».
En effet, Camelot avait essuyé de nombreuses piques de la part des gouvernants. Ils avaient récemment critiqué le groupe pour s’être concentré sur les cartes à gratter, jugées peu rémunératrices.
Depuis 1994, sous la houlette de Camelot, la loterie a dédié près de 45 milliards de livre sterling à 660 000 projets sociaux. En comparaison, Allwyn devrait pouvoir verser 38 milliards durant les 10 prochaines années.