Australie. Presque 3 ans après son introduction dans la loi, la liste d’exclusion volontaire sera très bientôt en place. Elle apportera un énorme changement dans la gestion du jeu problématique. Auparavant, les programmes de ce type revenaient aux opérateurs et aux États. Ce nouvel arrivant, lui, couvrira l’ensemble du marché fédéral.
Nommée BetStop, cette plateforme permettra à tout joueur de se couper de l’intégralité du monde du casino en ligne s’il le désire.
Comme dans de nombreux pays du globe, cette liste d’exclusion volontaire n’est qu’un des nombreux outils conçus par le gouvernement australien pour endiguer le jeu problématique. Il sera pleinement opérationnel à partir du 21 aout.
Exclusion de 3 mois au moins
La plateforme d’exclusion BetStop est conçue pour couper court à toute activité auprès des opérateurs de jeu. Ainsi, toute personne qui décide de s’exclure volontairement sera automatiquement désinscrite de l’ensemble des quelques 150 sites de casino et paris licenciés dans le pays.
La loi permet l’exclusion pour une durée indéterminée, mais le minimum est tout de même fixé à 3 mois. Le joueur peut à tout moment allonger ce délai. Cependant, il ne pourra pas le réduire, quand bien même il dépasserait les 3 mois.
Pendant la période de bannissement, le joueur sera dans l’impossibilité d’avoir accès à l’ensemble de l’offre légale du pays. En effet, l’opération ne cible pas spécifiquement les casinos en ligne où l’on est membre. Une fois retiré de BetStop, il faudra ouvrir de nouveaux comptes joueur.
Une réponse au jeu problématique
BetStop se présente comme « un service gratuit pour les gens qui souhaitent changer leurs habitudes de jeu ». Être sur la liste des exclusions permettra, à priori, aux inscrits de rester facilement éloignés du milieu du casino en ligne et des paris sportifs. BetStop encourage aussi le recours à une aide professionnelle et à du soutien.
À cet effet, BetStop agit à deux niveaux. D’un côté, il s’occupe de barrer l’accès aux offres de jeu. D’un autre côté, il permet de nommer des « supporters » désignés par le joueur lui-même. Ces personnes auront à disposition des informations pour accompagner les joueurs problématiques et seront notifiées de l’évolution de l’exclusion. Un exclu, par exemple, ne pourra pas demander une désinscription sans que son supporter ne soit au courant.
D’ailleurs, la procédure de désinscription à BetStop inclut une déclaration du joueur. Ce dernier y confirmera avoir reçu de l’aide et des conseils de la part d’un professionnel (psychologue, médecin, etc.).
Coopération obligatoire des opérateurs
Les autorités australiennes s’attendent à ce que les opérateurs licenciés jouent le jeu. Suivant toute logique, ces derniers auront un rôle très actif dans le bon fonctionnement de l’exclusion volontaire.
En premier lieu, ils seront dans l’obligation de promouvoir BetStop sur leurs sites et leurs applications mobiles. Ainsi, les casinos en ligne et les bookmakers australiens devront mettre un lien vers la plateforme en signifiant explicitement son rôle.
Cette mention devra être clairement visible sur la page d’accueil et sur les pages dédiées au jeu responsable. Mieux encore, elle devrait avoir la même taille de police de caractère que les autres contenus textuels du site. Impossible de la mettre en Arial 9 en pied de page, donc !
Les opérateurs devront aussi mentionner BetStop dans leurs communications. Et dans le cas où leurs joueurs les approchent pour discuter de jeu responsable (limite de jeu, comportement problématique, outils de soutien), ces derniers devront proposer BetStop entre autres options. D’autant que la loi interdit toute tentative pour dissuader le joueur de s’exclure, tout comme il est illégal d’encourager un joueur à sortir de l’exclusion.
Évidemment, les casinos en ligne devront rayer les joueurs exclus de toute campagne marketing.