Les Pasifika désigne un peuple originaire des îles Pacifique, vivant en Nouvelle-Zélande. L’organisation « Mapu Maia » a noté que cette population subit plus les effets néfastes des jeux d’argent que les autres. Cet organisme vient en aide aux Pasifika qui souffrent de problèmes de jeux d’argent. Il faut noter que cette population est en faiblesse démographique en Nouvelle-Zélande. Elle ne représente que 8% des Néo-Zélandais. Pourtant, les Pasifika constituent 20% des personnes qui se font aider pour des problèmes de jeu excessif. Ce contraste témoigne de l’ampleur du phénomène chez ce peuple de la Nouvelle-Zélande.
Des jeux accessibles pour une population dans le besoin
Cette situation s’explique par les habitudes et la situation de ces personnes. Pesio Ah-Honi, directrice nationale de Mapu Maia, affirme que les activités de la communauté favorisent la normalisation des jeux. Par exemple, les Pasifika participent à des tombolas et des loteries au sein de leur église. De ce fait, les jeux d’argent n’apparaissent pas comme une source probable de problèmes. Ces divertissements s’invitent même au sein des familles. Ces différents paramètres facilitent l’apparition d’addiction.
Par ailleurs, le contexte économique contribue aussi à rendre les Pasifika accros aux jeux d’argent. La pauvreté dans laquelle certaines familles vivent les poussent à rechercher des solutions miracles. En plus, les jeux d’argent sont très accessibles dans ces milieux. Pourtant, il est parfois difficile pour cette population de trouver de l’aide. Les machines à sous, familièrement appelées « pokies », envahissent les quartiers les plus précaires.
Phil Siataga, conseiller de Mapu Maia ajoute que les problèmes financiers engendrés par le Covid19 ont aggravé les dépendances. Il révèle que les jeux de classe 4 sont les plus préjudiciables. La Nouvelle Zélande a répertorié 4 types de jeux d’argent, la classe 4 nécessitant une machine.
En plus, les personnes souffrant de jeu problématique cachent souvent leur supplice. Celles qui se décident à demander de l’aide ont donc déjà subies de graves préjudices. Ce constat rend la situation des Pasifika plus critique.
Les mesures nécessaires pour faire face à ce fléau
Le porte-parole de Mapu Maia insiste sur le fait que ce sont les règles qu’il faut renforcer. Gerhart Berking encourage les leaders chrétiens à agir pour exiger un changement dans les politiques publiques et les lois. Les chrétiens Pasifika souffrent plus de problèmes liés aux jeux d’argent que d’autres groupes chrétiens. Le porte-parole martèle qu’il est indispensable de changer l’environnement des jeux d’argent qui existe en Nouvelle-Zélande.
La ville de Christchurch a empêché la propagation des jeux d’argent en renforçant sa politique de « sinking lid ». Elle signifie que les opérateurs disposant d’une licence dans une localité ne peuvent ouvrir des établissements dans d’autres quartiers. Par ailleurs, cette politique interdit la délivrance de nouvelles autorisations. Ainsi, le marché des jeux de hasard se retrouve limité et est plus facilement contrôlé. Cette précaution constitue un rempart efficace pour les Pasifikas. Elle permet de déloger certains établissements et donc de restreindre l’accès aux jeux. Gerhart Berking souhaite que d’autres municipalités du pays prennent des mesures tout aussi dissuasives.