Station Casinos, le géant des casinos terrestres, annonce que ses affaires reprennent de plus belle. À Las Vegas, 65 % des salariés qui ont perdu leur emploi après la pandémie vont réintégrer leur poste. Cette décision n’est pas bien accueillie par le syndicat de travailleurs Culinary Union. Les débats font rage.
Le sort des travailleurs de casino non lié au jeu
Station Casinos administre des complexes de jeu prestigieux dans tout Las Vegas comme Red Rock Resorts, Green Valley Ranch, Boulders Station et Palace Station. Cette firme est spécialisée dans la restauration, les hôtels de luxe et les jeux d’argent. Comme toutes les entreprises du Nevada, l’opérateur est affecté par la crise sanitaire engendrée par le coronavirus. En ces périodes d’accalmie, la société décide de remonter petit à petit la pente. Elle ouvre ses portes aux visiteurs et décide de recruter ses anciens collaborateurs. 65 % des salariés pré-Covid sont donc réembauchés. L’opérateur rassure qu’aucun ancien employé des complexes hôteliers ne sera laissé pour compte. Ils seront réembauchés en fonction du besoin des établissements.
Le marché du travail a évolué au cours de la crise. Désormais, les travailleurs sont plus sélectifs au niveau de la rémunération et des fonctions. Par conséquent, de nombreux salariés décident de ne pas réintégrer leurs postes.
Au Nevada, Culinary Union représente tous les employés de casino non associés aux jeux d’argent. Ce syndicat s’oppose à la décision de Station Casinos et porte plainte auprès de l’autorité fédérale National Labor Relations Board (NLRB). Cette association soutient la reprise de l’activité de l’entreprise, mais dénonce l’abandon de 35 % de travailleurs au chômage. Elle exige la réintégration de tous les salariés qu’elle représente. « Le syndicat souhaite que les partenaires de l’industrie du jeu réussissent, que les touristes reviennent à Las Vegas et que les travailleurs du secteur de l’hôtellerie et de la restauration puissent reprendre le travail à 100 %. » annonce un porte-parole de l’Union Culinary. Pour justifier sa démarche, le syndicat se repose sur le droit de retour des travailleurs licenciés instauré par la nouvelle loi SB386 du Nevada.
La légitimité du syndicat Union Culinary contestée
Dans un communiqué officiel, Station Casinos signale une mauvaise foi de la part de Culinary Union. Le porte-parole de l’opérateur déclare : « … nous avons embauché beaucoup moins de travailleurs que nous ne l’aurions fait autrement à cause du piège de la responsabilité créé par cette loi malavisée et contre-productive. Le Culinary Union devrait être honnête avec ses membres et avec tout le monde et admettre que la loi fait exactement le contraire de ce qu’elle était censée faire – remettre les travailleurs du Nevada au travail ».
Des travailleurs protestent contre Culinary Union. Ils ne veulent pas être représentés par ce dernier. « Nous sommes juste ici pour envoyer un message au syndicat pour qu’il nous laisse tranquilles. Les membres de l’équipe sont furieux, et ils ne veulent tout simplement pas de syndicat », indique Hernan Andrade, directeur de la maintenance interne du Red Rock Resorts.
Selon les responsables de Station Casinos, ce refus de représentation manifesté par les employés perdure depuis l’année 2020. La légitimité d’Union Culinary en tant que syndicat est fortement contestée.
La décision du juge du Nevada est attendue par l’opérateur et le syndicat. Auparavant, cette autorité a ordonné le dialogue entre les deux parties. À défaut de négociation, le juge va-t-il enfin trancher sur cette affaire ? Etant donné les enjeux, nous saurons la réponse à cette question très prochainement.