Nième victime de la crise sanitaire, Curaçao se tourne vers les Pays-Bas pour son salut. Cette île des caraïbes Néerlandaises doit se plier à la volonté de son sauveur et fait amende honorable.
125 millions d’euros avec contrepartie
L’économie de l’île de Curaçao est au plus mal. Avec le déclin du secteur touristique à cause du coronavirus, cette ancienne colonie néerlandaise peine à panser ses blessures. Ainsi, elle s’est tournée naturellement vers les Pays-Bas, nourrice historique pour le tirer de ce mauvais pas. Heureusement, ce dernier ne fait pas la sourde oreille et manifeste un désir profond de contribuer au salut de cette île néerlandaise.
Récemment, les 2 entités participent à des pourparlers. Une décision importante ressort des débats. Curaçao recevra une troisième tranche d’aide d’une valeur de 125 millions d’euros sous certaines conditions. À savoir, l’institution d’un régulateur autonome spécialisé dans l’iGaming et l’assainissement de l’environnement financier de Curaçao. Ces requêtes imposées s’inscrivent dans l’effort du gouvernement néerlandais de légaliser le secteur des jeux d’argent dans son territoire.
La situation presse. Face à la montée en force du jeu illégal aux Pays-Bas, cette autorité se doit d’agir et vite. Depuis plusieurs années, les joueurs néerlandais sont les victimes directes d’opérateurs sans scrupules. Pour davantage de profit, ils n’hésitent pas à contourner les lois et faire fi du jeu responsable et équitable. Leur dénominateur commun concerne la licence de jeu de Curaçao. C’est un passe-partout utilisé par les casinotiers pour investir les marchés peu réglementés comme les Pays-Bas. Ce dernier compte remédier définitivement à cette situation avec la mise en place d’une autorité de régulation nationale.
En attendant cet évènement, c’est Curaçao qui doit faire l’effort. Cette île des Caraïbes doit instaurer des critères de licence plus strictes et des garde-fous éprouvés contre le blanchiment et le crime organisé. « La criminalité internationale est si importante sur les îles que les politiciens malveillants ont beaucoup de pouvoir et d’argent, et les personnes bien intentionnées n’ont aucune chance », affirme le député néerlandais Ronald van Raak.
La faille des licences de Curaçao
Délivreur de concession depuis 1996, Curaçao a flairé un bon filon dans les jeux d’argent et en a fait une spécialité. L’autorité de régulation de ce pays a distribué 4 licences depuis sa création. Les bénéficiaires sont des agrégateurs et exploitants de casino : Antillephone, Cyberluck, Gaming Curaçao et Interactive Licensing.
Très avantageuses, ces autorisations permettent à ces 4 entreprises d’octroyer des sous-licences à toutes les entités intéressées. Ce deuxième type d’accréditation est moins coûteuse, sous taxé et plus rapide à acquérir. Ce qui explique pourquoi de nombreux opérateurs de jeux en herbe se ruent dessus. C’est aussi un laissez-passer juridique pour tous les marchés iGaming du monde. Le contrôle en aval étant quasi-inexistant, les casinotiers détenteurs de ces sous-licences bénéficient d’une large liberté de manœuvre. Malheureusement, bon nombre d’exploitants n’utilisent pas cette faculté à bon escient. Un article du journal d’investigation Follow The Money dévoile que 40 % du jeu illicite de la planète est lié à Curaçao. La lueur d’espoir réside dans cette initiative du gouvernement d’assainir le milieu sous l’impulsion des Pays-Bas.