En 2018, le casino d’Enghien-les-Bains a été le terrain privilégié d’une bande d’arnaqueurs. Ces derniers sont de nationalité espagnole et dominicaine. Au total, 5 personnes seraient impliquées dans cette affaire. Le groupe a utilisé une méthode simple, mais nécessitant de l’organisation pour voler des milliers d’euros à l’établissement de jeux d’argent. Récemment, le cerveau présumé de la bande a été arrêté.
Le procédé de l’escroquerie
Il apparaît que la bande appliquait une ruse connue depuis 1920. Couramment appelé « Colour up scan », ce tour de passe-passe nécessite de l’organisation et de la dextérité. Durant la partie de roulette anglaise, les complices achètent des jetons. L’un d’eux prend place à la table pour jouer normalement. À un certain moment, un autre complice s’attèle à détourner l’attention du croupier. Il lui suffit de demander à boire ou de créer une bousculade ou une simple diversion. Le plus habile cache alors des jetons sur lui. Ensuite, il part tranquillement jusqu’aux toilettes. Un collègue l’y rejoint, il échange alors des jetons de plus grande valeur. En d’autres termes, le joueur ne va pas revenir à la table de jeux d’argent avec les mêmes jetons qu’en partant. Il reprend sa place avec des jetons valant plus chers. Il ne lui reste qu’à les échanger contre des espèces. Ainsi, les escrocs investissent un minimum pour gagner x fois plus d’argent.
La partie la plus délicate est jouée par le perturbateur. En effet, le croupier ne doit pas se rendre compte que des jetons manquent sur la table. En outre, les absences de celui qui échange ne doivent pas se faire remarquer. L’avocat de la défense n’a pas manqué de remarquer la responsabilité du croupier, ainsi que celle du service de sécurité dans cette affaire. Ces arguments n’ont pas contribué à faire disculper les arnaqueurs.
L’arrestation récente du prétendu chef
En août 2018, les agents de sécurité commencent à nourrir des soupçons. Le visionnage des images des caméras de surveillance a mis en évidence les allers-retours des protagonistes. Les escrocs se sont enfuis en se rendant compte que le chef de la sécurité du casino d’Enghien avait compris leur manège.
D’après les estimations du casino, les arnaqueurs leur auraient subtilisé la somme de 330 000€. Cependant, le tribunal correctionnel de Pontois n’a tenu compte que d’un certain laps de temps. En effet, les vidéos des caméras de surveillance ne montrent que les malversations opérées entre le 9 et le 17 août. De ce fait, le juge a estimé que la perte pour l’établissement de jeux d’argent s’élevait à 127 000€.
2 complices sur les 5 formant le groupe ont été arrêtés et jugés en 2020. Le rebondissement dans cette affaire concerne le prétendu chef de la bande. Le dénommé Carlos V., appelé plus couramment Bacaloa, a été arrêté en Espagne. Ses complices interpellés précédemment l’avaient dénoncé comme étant « le responsable de tout ». L’un d’eux affirme que Bacaloa lui a appris comment cacher les jetons. Le tribunal correctionnel de Pontoise l’a condamné à 18 mois d’emprisonnement ferme. Rappelons que l’un de ses complices avait écopé de 10 mois de prison dont 6 avec sursis. L’autre purge 2 ans ferme. Les 2 compères encore en liberté n’ont pas été localisés.