La Française des Jeux prévoit de racheter le géant suédois du gambling, Kindred. Si l’opération aboutit, la FDJ deviendrait propriétaire, entre autres, du site de jeux d’argent en ligne français Unibet, son actuel concurrent.
Une FDJ ambitieuse
Avec le projet d’acquisition de Kindred, FDJ consolide ses objectifs de croissance. Et il y a de quoi. Suite à ce rachat, la Française des Jeux deviendrait le 2e plus grand opérateur européen. Un « champion européen digitalisé et diversifié », si l’on en croit le communiqué publié à l’occasion.
L’opérateur français de jeux d’argent et de paris sportifs avait déjà accéléré cette course à la croissance en 2023. Elle l’a entérinée avec le rachat de l’opérateur de paris hippique ZEturf et de la loterie irlandaise Premier Lotteries Ireland. L’acquisition de Kindred reste pour l’heure le plus important investissement entrepris par l’opérateur, avec un portefeuille d’environ 2,5 milliards de dollars.
Quoi qu’il en soit, l’opération cadre parfaitement avec la stratégie de croissance de la Française des Jeux, qui compte sur un virage numérique pour la propulser. Kindred devrait alors donner un élan supplémentaire à la digitalisation galopante nécessaire à la FDJ pour atteindre ses objectifs de développement pour 2025.
Plus grande offre numérique et présence à l’international
De par sa position de leader de l’iGaming, Kindred apportera à la FDJ un appui en termes de diversité, d’expertise et de technologie. En effet, Kindred, maison-mère d’Unibet, compte plus de 25 ans d’activité dans le secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne, allant des paris sportifs aux casinos en ligne. Le directeur général de Kindred se dit notamment « ravi d’apporter la vaste expérience et le savoir-faire de Kindred à FDJ, contribuant ainsi au développement d’un leader des jeux en ligne ».
Le suédois jouit aussi d’une présence forte dans les principaux marchés de l’iGaming européen. Il a son assise dans 7 des 10 plus importants consommateurs de jeux d’argent du Vieux Continent, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore la Belgique. En cela, il s’est appuyé sur des marques bien établies (Unibet, Maria Casino, 32Red). Par la même, l’opérateur historique français pourra poursuivre son expansion, commencée avec le rachat de la loterie irlandaise.
FDJ et Kindred, une fusion qui coule de source
Le rachat de Kindred par FDJ devrait n’être qu’une simple formalité. En effet, le conseil d’administration des deux parties est « unanimement » enthousiaste à l’idée de cette acquisition. En tout cas, la Française des Jeux a déjà obtenu le soutien irrévocable de 5 actionnaires de Kindred.
Nils Anden, directeur général de Kindred, a déclaré : « Je me réjouis de l’annonce du rapprochement entre FDJ et Kindred, qui donnera naissance à un leader des jeux d’argent et de hasard, doté des capacités financières et stratégiques nécessaires pour continuer à étendre sa présence internationale. ».
Du côté de la FDJ, son PDG Stéphane Pallez parle de « complémentarité forte » et de « profil de croissance attractif ».
Le rachat est pensé pour booster la part du digital dans le produit brut des jeux (le montant obtenu en soustrayant le total des mises aux gains versés). Le groupe ainsi formé escompte un accroissement de 29%, contre 14% actuellement. Il table aussi pour une poussée dans le milieu des jeux en ligne où la FDJ n’a pas le monopole (poker, paris sportifs, casinos en ligne). Par exemple, en acquérant Unibet de Kindred, l’opérateur français arrivera en 3e position dans ce secteur des jeux.
Quoi qu’il en soit, la FDJ ne déposera son offre de rachat que ce 19 février. À ce stade, il est évidemment impossible de saisir les impacts de cette acquisition sur joueurs.