Joan Parker-Grennan, une quinquagénaire anglaise, a intenté des poursuites judiciaires à l’encontre de Camelot. L’objectif : récupérer 1 million de livres sterling de gains refusés par l’opérateur.
En 2015, la joueuse s’essaie à la carte à gratter virtuelle £20 Million Online Spectacular. Très vite, elle réalise qu’elle a une main gagnante, et pas des moindres. Son gain est estimé à 1 million £. Elle contacte la National Lottery. Celle-ci lui annonce alors qu’un problème technique a fait que les numéros ont été affichés dans les mauvaises cases. En réalité, son prix s’élèverait seulement à 10£.
Toutefois, la femme ne lâche pas l’affaire. Elle commence alors les pourparlers avec l’opérateur. « Mes avocats leur ont déjà proposé de régler et de payer 700 000, 800 000 ou 900 000 livres sterling. Ils ont mis le jeu hors ligne moins d’un jour après ma réclamation. Ils m’ont dit dans un e-mail que c’était un problème technique » confie-t-elle.
Six ans sans obtenir gain de cause, la joueuse en appelle enfin à une cour de justice. Depuis 2021, elle exige la somme qui lui est due, en vertu du contrat qui lie les deux parties et des dommages causés par sa rupture.
Problème technique
Mis devant les faits en question, Camelot, exploitant de longue date de la loterie anglaise, parle de problème technique. Il n’a pas apporté plus de détails concernant cette défaillance. Tout ce que l’opérateur a déclaré, c’est qu’un dysfonctionnement a eu lieu. A ce qu’on sait, Parker-Grennan a joué à une carte à gratter en ligne.
Le principe est qu’en grattant une grille, on obtient la série de chiffres similaires à celle inscrite sur la carte. Il y a plusieurs rangées, donc de multiples chances de gagner. La valeur du prix correspond à la somme indiquée près de la rangée.
Deux des rangées de la joueuse pointaient vers un lot à 10£ et deux autres vers le million. Toutefois, Camelot affirme qu’une anomalie a placé des chiffres dans les mauvaises cases.
Selon les termes du contrat utilisateur, cette condition permet à la National Lottery de refuser un gain.
Pas la première fois pour Camelot
La situation de Joan Parker-Grennan n’a rien d’un cas isolé. En effet, la National Lottery a connu son lot de dysfonctionnements et de problèmes techniques. En mars 2022, l’United Kingdom Gambling Commission (UKGC), la police des jeux, l’avait même obligé à verser une amende de 3,15 millions de Livres sterling.
Depuis 2018, pas moins de 3 problèmes sont survenus sur l’application mobile de la loterie anglaise. Et chaque fois, plusieurs dizaines de milliers de joueurs en ont souffert.
L’un concerne les QR code des billets de loterie physique. L’application s’était détraquée. Plus de 20 000 scans gagnants ont été étiquetés non gagnants. Un autre fait état d’un bug, qui a fait acheter des doubles tickets aux utilisateurs.
Avec les poursuites de Parker-Grennan, Camelot se bat actuellement sur plusieurs fronts. Aux dernières nouvelles, la société avait saisi la justice au sujet de la décision de l’UKGC. Ce dernier lui avait, en effet, retiré la prochaine licence d’exploitation de la National Lottery, au profit du groupe tchèque Allwyn.